Si bouger est essentiel pour la santé est-ce la La solution magique aux douleurs articulaires comme l’affirment de nombreux influenceurs ? Si l’on pouvait soigner ses articulations simplement en devenant plus mobile, les cabinets de kinésithérapie seraient déserts. Examinons dans cet article la validité de cette assertion.
Nous ne bougeons pas assez : un mode de vie sédentaire aux effets délétères

Le corps humain n’est pas conçu pour rester assis huit heures par jour. Même une heure de sport le soir ne suffit pas à compenser cette inactivité prolongée. Pour préserver la santé articulaire et globale, les études recommandent de répartir des « micro-séances » d’activité physique tout au long de la journée plutôt qu’une longue scéance en fin de journée.
Ces mouvements courts, mais réguliers, soutiennent non seulement le système musculo-squelettique, mais aussi la circulation sanguine, le système lymphatique et même les fonctions cognitives. Alors levons. nous de notre chaise toutes les 45 minutes pour faire quelques exercices simples : quelques squats, monter une volée d’escalier quelques pompes. Une étude randomisée a d’ailleurs montré que plusieurs courtes périodes d’exercice sont meilleures qu’une seule séance continue pour la santé cardiométabolique.
🟨 Bouger, oui… mais bouger comment ?
Si a solution magique aux douleurs articulaires est l’activité, faut-il marcher, faire du vélo ou développer une mobilité de gymnaste ? Les adeptes de la « movement culture » ou du yoga encouragent à développer une mobilité hors du commun. Mais est-ce vraiment nécessaire si on veux simplement rester en bonne santé ? Certains vivent très bien sans savoir faire un grand écart ou un handstand ou un squat fesses au sol. Au delà d’un certain niveau la mobilité on atteint un point de rendement décroissant. Alors à vous de voir.
De plus faut-il juste augmenter la dose quotidienne ? La vérité, c’est que tous les mouvements ne se valent pas. Sans coordination, équilibre, mobilité et notions de biomécanique, le mouvement peut faire plus de mal que de bien. C’est pourquoi il est crucial de reprendre les bases : se tenir debout sans tension, marcher avec fluidité, puis progresser vers des gestes de plus en plus complexes. Le but n’est pas de devenir un gymnaste mais de corriger ses déséquilibres avant de charger le corps.
🟨 Les maîtres du mouvement : danseurs et artistes martiaux
Les personnes qui bougent le mieux sont rarement celles qui fréquentent les salles de sport, mais plutôt celles qui ont développé leur corps à travers des pratiques complexes : arts martiaux, danse, cirque, etc.
Elles maîtrisent un grand répertoire de schémas moteurs, et surtout, elles ont appris à à développer une proprioception et . Cependant ils manquent d’expertise clinique pour traiter les dysfonctions.

🟨 Santé articulaire : mouvement naturel vs kinésithérapie
Le mouvement prévient, mais ne guérit pas toujours. L’activité modérée vous rend moins suceptible d’avoir de l’osteoporose, des maladies cardiovasculaire, de douleurs articulaires mais elle ce n’est pas un traitement de fond.
La solution magique aux douleurs articulaires ne consiste pas toujours à bouger plus. Faire plus de vélo ou monter davantage les escaliers peut aider à entretenir les articulations. Mais si une pathologie est installée – arthrose, lésion, hernie – il faut aller au-delà du « simple mouvement ».
Dans ces cas, une rééducation ciblée, encadrée par un kinésithérapeute, un coach biomécanique ou un expert du mouvement, est souvent indispensable. Identifier les mauvaises postures, corriger les déséquilibres musculaires, et ajuster la précision les schémas moteurs : voilà la vraie thérapie par le mouvement.

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🟨 La marche : la solution magique aux douleurs articulaires ?
Parmi tous les mouvements, la marche est la plus universelle, la plus safe, la plus bénéfique. Elle stimule la circulation, mobilise les articulations en douceur, apaise le mental. Ses variantes comme la marche nordique, afghane ou la quadrupédie présentent des bienfaits similaires. Marché est bon pour la santé quelque soit l’âge et la condition physique sans aucune exception une particularité unique dans la gamme des mouvements humains. C’est le cas de toute les activités de locomotion, mais le vélo et la natation sont difficilement recommendable aux obèses par exemple.

Les adeptes de la « movement culture » proposent un peu trop hativement des exercices panacée : se suspendre à une barre fixe par exemple, est souvent présenté comme un remède miracle pour l’épaule. En réalité, cette pratique nécessite une certaine mobilité qui fait défaut à beaucoup de patients.
🟨 Bouger pour réhabiliter : oui, mais mieux
Reprendre l’activité après une blessure est essentiel. Comme expliqué dans « Comment j’ai vaincu mon mal de dos », il ne faut pas craindre le mouvement après une crise.
Mais la vraie réhabilitation ne consiste pas à refaire les mêmes mouvements qu’avant la blessure comme si rien ne s’était passé. Il faut bouger autrement, plus intelligemment, en améliorant ses appuis, son alignement et son ressenti. Bref il faut une rééducation.
🟨 L’immobilité active : un paradoxe bénéfique
Certaines disciplines, comme le Qigong ou le Yi Chuan, misent sur l’immobilité dynamique pour renforcer le corps. Ces postures tenues de manière consciente sollicitent en profondeur les chaînes de fascias et permettent souvent de réhabiliter un dos fragilisé sans impact ni douleur.

🟨 Le rôle central de la biomécanique dans le mouvement
Le mouvement fonctionnel s’appuie sur la biomécanique et la posture, même si certains partisans du modèle psycho-bio-social minimisent son importance avec une certaine mauvaise foi. Une bonne posture n’est pas synonyme d’alignement rigide, mais d‘angles articulaires optimaux, de coordination, de fluidité du geste, de précision et de réduction des tensions inutiles.
Pour prendre une image :
- on ne tire pas au canon depuis une barque
- on n’appuie pas sur l’accélérateur et le frein en même temps.

🟨 Motion is lotion (le mouvement lubrifie)
Comme je l’ai expliqué dans mon livre « Comment j’ai vaincu mon mal de dos », retourner le plus tôt possible à l’activité après une blessure, malgré la douleur, permet de rassurer le cerveau et d’éviter d’alimenter les boucles nociceptives. Bouger est important en prévention et aussi en post-crise, mais la vraie réhabilitation implique d’optimiser ses schémas moteurs et d’être patient et persévérant. Bouger (comme on le faisait avant la blessure) ne vous rendra pas plus résilient. Il faudra apprendre à bouger différemment.
Je me situe évidemment dans un contexte de blessure provoquée par de mauvais schémas moteurs ou une surcharge, et non d’une blessure traumatique.
🟨 Conclusion : tous les mouvements ne sont pas thérapeutiques
« La solution, c’est le mouvement » ? Oui… mais pas n’importe lequel.
Certains mouvements préviennent, d’autres réparent. D’autres encore… blessent.
Il faut toujours mettre en balance le bénéfice et le risque, surtout chez les personnes fragiles ou peu entraînées.
Proposer des squats lourds à une femme de 45 ans pour lutter contre la sarcopénie, sans évaluer ses antécédents ni sa technique, peut conduire à l’effet inverse : blessure, invalidité, rechute.
Soyons responsables. Le bon mouvement, avec la bonne technique et la bonne pédagogie, voilà la véritable solution.
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