Incassable ou rapide comme l’éclair : les mutants sont parmis nous

Les mutants aux superpouvoirs enfin expliqués par la génétique.

La mutation du chromosome 11

Le film Incassable de M. Night Shyamalan avec Bruce Willis semble a mille lieues de notre réalité ordinaire. Pourtant, certains faits réels donnent à réfléchir. En 1990, un Américain survit à un accident de voiture d’une gravité telle que les médecins s’attendaient à des séquelles importantes. Contre toute attente, il n’en ressort qu’avec quelques égratignures. Les radiologues constatent alors que ses os sont huit fois plus denses que la normale : ils sont pratiquement incassables. Ce superpouvoir est lié à une mutation sur le chromosome 11. Ce n’est pas un cas isolé : comme je le montrerais tout au long de cet article des mutants aux superpouvoirs sont déjà parmi nous.

Densité osseuse et avantages sportifs

Une densité osseuse élevée peut également conférer un véritable superpouvoir dans certaines sports, notamment les sports de combat comme le MMA (Mixed Martial Arts). Les combattants avec une ossature dense résistent mieux aux chocs et aux KO (ex : Justin Gaethje, Joel Romero). À l’inverse, cette même densité devient un désavantage pour des disciplines comme la natation, où la flottabilité est essentielle, ou le cyclisme de montagne, où la légèreté prime.

Imaginons un instant que, grâce à la manipulation génétique, l’humain puisse décupler sa densité osseuse. Il deviendrait ainsi capable de survivre à des chocs extrêmes, réduisant drastiquement les risques de fractures, même en vieillissant. Les accidents de la route ou de moto pourraient perdre une grande part de leur gravité. Cependant le revers de la médaille c’est que les os sont si durs qu’on ne peut pas percer dedans, en cas de prothèse de hanche par exemple.

Performance musculaire et gène ACTN3

Du côté musculaire, des mutants aux superpouvoirs sont aussi présent dans l’athlétisme. Le gène ACTN3, surnommé le « gène de la vitesse », est présent chez la majorité des sprinteurs de niveau olympique. Il code pour une protéine qui favorise les contractions musculaires rapides, essentielles dans les sports explosifs. Un grand nombre de coureurs d’origine africaine en sont porteurs et cela explique pourquoi ils survolent ces disciplines. Usain Bolt est souvent cité comme ayant ce gène.

L’étrange cas KARNAZES : l’homme qui ne connait pas la fatigue

Né en 1962 aux USA mais Grec d’origine, ce coureur d’Ultra Marathons possède quelques particularités physiologiques des plus surprenantes : son corps ne produit pas d’acide lactique à l’effort, son pouls ne varie pratiquement pas, il n’est jamais essoufflé ni fatigué. Cela lui a permis de courir le North Face Endurance 50 : 50 marathons en 50 jours consécutifs dans 50 différents États des États-Unis, mais aussi 563km d’un trait, en trois jours et trois nuits sans dormir et bien d’autres records Son secret ? Une génétique spéciale bien sûr dont les détails ne sont pas encore bien connus, mais aussi (selon lui), un très faible taux de graisse et le fait d’avoir grandi dans un environnement préservé de la pollution. Le fait qu’il ait commençé à courir de manière précoce s’ajoute aussi à l’équation de son succès. Outre cela il affiche un seuil de tolérance à la douleur très élevé. Je ne conseille pas de l’imiter sauf si vous êtes vous même un mutant avec le même superpouvoir.

Eddy Hall et l’inhibition de la myostatine

Eddie Hall, champion du monde de strongman en 2017 et premier homme à avoir soulevé 500 kg en deadlift, possède aussi un superpouvoir secret qui a largement contribué à ses performances hors normes. Il est un mutant présentant une anomalie de la myostatine, une protéine qui limite naturellement la croissance musculaire. Cette anomalie entraîne une inhibition partielle de la myostatine, favorisant ainsi un développement musculaire supérieur à la moyenne. Bien que l’entraînement, la nutrition et la discipline jouent un rôle central dans sa réussite, cette particularité génétique explique en partie sa capacité à construire et maintenir une masse musculaire aussi impressionnante, même avant le début de sa carrière dans le sport de haut niveau.

Génétique et performance : un champ d’exploration fascinant

Ces exemples montrent que les mutations génétiques et performances physiques sont intimement liées. Ce n’est plus uniquement le domaine de la science-fiction, les mutants aux superpouvoirs existent vraiment. De la densité osseuse extrême à la puissance musculaire héréditaire, l’être humain porte en lui un potentiel insoupçonné. Les chercheurs explorent aujourd’hui les mécanismes de ces mutations afin d’ouvrir la voie à des traitements, des préventions ou même des améliorations physiques ciblées.

Loin d’être anecdotiques, ces découvertes interrogent également sur l’avenir de la médecine, du sport de haut niveau, et même de l’éthique liée à la manipulation du patrimoine génétique. Jusqu’où pourra-t-on aller pour répliquer ces superpouvoir chez des individus lambda ? L’avenir nous le dira.

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